Les nouvelles données scientifiques sur les oies défendues par l’ISNEA !

Publié le 17 juin 2015

Le 16 juin, le Président de l’ISNEA, Willy SCHRAEN ainsi que le directeur scientifique de l’Institut ont été reçus par des députés de la mission d’information parlementaire pour être entendus sur les apports scientifiques nouveaux concernant le problème de la chasse des oies cendrées en France.CENDREES 3
Ils ont notamment pu défendre les données obtenues à partir des suivis de l’âge ratio et les résultats issus des poses de balises GPS financées par la FNC et plusieurs organismes cynégétiques (fédérations des chasseurs, associations spécialisées).
En s’appuyant sur l’article 1.8.2 et 2.5.9 du guide interprétatif de la directive oiseaux (voir ci-dessous) il est clairement établi que les résultats portant notamment sur le suivi individuel et continu des oies grâce aux balises constituent incontestablement « les meilleures données disponibles » actuellement, à l’opposé de simples observations trop dépendantes de biais humains et ce que ne permettent pas d’acquérir, de manière aussi rigoureuse, le baguage et/ou le marquage par collier en raison des reprises et observations trop aléatoires. Or, aucune des 16 oies ayant hiverné en Espagne n’a débuté sa migration avant le 11 février ce qui a encore été confirmé en 2015. Il serait certainement utile d’augmenter la taille de cet échantillon mais nombreux sont les articles scientifiques qui font état des stratégies migratoires d’oiseaux avec moins de 10 individus équipés de balises GPS, ce qui conforte la pertinence de nos constatations. Par ailleurs, nos données ont également permis de démontrer que la stratégie migratoire des oies cendrées est étroitement associée à une forte modification saisonnière de leur domaine vital en Espagne et aux Pays-Bas. Ces derniers résultats ont été récemment validés par deux comités d’experts scientifiques indépendants.
L’ensemble des résultats répond donc aux préconisations de la commission européenne en matière de recherche et il est donc clairement établi qu’en l’état actuel de ces connaissances, la migration active de l’oie cendrée s’opère en février et que tous les mouvements d’oies observées en vol avant le 10 février ne peuvent être considérés, implicitement et de manière absolue, comme étant de la migration prénuptiale (ou des trajets de retour vers le lieux de nidification) tel que celà est argumenté par les concepts clés et le guide de la directive « oiseaux ». A l’évidence, les données scientifiques actuelles permettent donc, en application de la directive oiseaux et de son guide interprétatif, de considérer que les oies cendrées migrent activement en février et que la chasse en France pour cette espèce peut donc se prolonger au moins jusqu’au 10 février, voire éventuellement jusqu’au 20 février si l’on tient compte du principe de la décade de recouvrement.
Enfin, les quelques prélèvements d’oies pouvant être réalisés en France, à cette période, ne seront manifestement pas en contradiction avec le maintien du bon état de conservation de cette espèce. Ceci nous est confirmé par un âge-ratio conforme à une bonne évolution démographique de l’espèce mais aussi par l’accroissement général des populations malgré les campagnes massives de réduction d’effectifs menées depuis plusieurs années dans les Pays du Nord de l’Europe, notamment pendant la période de nidification ! A ce titre, vu le fort accroissement des effectifs d’oies depuis ces 20 dernières années, même les experts norvégiens soutiennent aujourd’hui l’idée qu’une plus grande pression de chasse en France sur les oies cendrées pourra contribuer à améliorer leur plan de gestion pour cette espèce, plan qui a notamment aussi pour but de réduire fortement le succès reproducteur des couples nicheurs.alixes 20
Ce sont ces bases scientifiques que l’ISNEA a sérieusement défendu.

Souhaitons tous à présent que la mission d’information parlementaire accepte de les reconnaître et de les promouvoir au-delà des passions idéologiques.

 

 

Extraits du guide interprétatif :
1.8.2.…Pour mieux faire appliquer la directive, il importe de mieux comprendre la distribution géographique des voies migratoires, les cycles saisonniers des mouvements et les besoins écologiques des oiseaux migrateurs dans l’Union européenne. Le mieux serait que des études soient menées sur des oiseaux marqués individuellement….
2.5.9 Le fait que des oiseaux quittent une zone d’hivernage ne signifie pas nécessairement qu’ils entament la migration du retour. Ils peuvent se déplacer vers d’autres aires d’hivernage en raison d’une modification des conditions écologiques locales, de l’épuisement des ressources alimentaires, de phénomènes perturbateurs ou d’une évolution des conditions climatiques.

Un commentaire

  1. PERE Gilles

    Bonjour , voilà une preuve irréfutable que l’appui des études scientifiques est indispensable pour la défense de notre chasse aux migrateurs. Un message fort à l’attention des « boffs » ça sert à rien !!!! , tu parles il ferait mieux de nous distribuer l’argent !!! . Convaincu du bien fondé de votre travail , je fais  » modestement » état de son utilité à chaque fois que l’occasion se présente.
    Allez , il faut continuer !!!!

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