Etudes scientifiques, conservation de la nature, gestion adaptative des ressources : les chasseurs y sont prêts !

Publié le 1 août 2018

L’implication des chasseurs en tant qu’auxiliaires de la recherche scientifique aux côtés de structures tels que l’ISNEA, le GIFS, l’IMPCF et d’autres institutions scientifiques constitue à la fois une opportunité et un enjeu majeur pour inscrire la chasse dans une nouvelle dynamique pérenne.

Non, tous les scientifiques ne sont pas affiliés à des groupuscules anti-chasse ou animalistes et cela nous donne encore des possibilités pour travailler selon des approches objectives et avec des partenaires n’ayant pas la double casquette du scientifique et du militant. Mais travailler dans ce domaine demande une acuité et une prudence particulières.

Rappelons que les directives européennes sur la nature ainsi que les textes règlementaires nationaux d’application confèrent à la chasse un rôle à la fois écologique, social, culturel et économique. Selon le droit, elle ne peut donc être minimisée. La gestion adaptative est une approche nouvelle pour pérenniser l’exploitation de ressources naturelles renouvelables, il s’agit d’une démarche à la fois scientifique et expérimentale face à l’incertitude des mécanismes agissant sur les populations animales, en résumé nous apprenons par l’expérience.

Les chasseurs français sont-ils prêts à œuvrer et à remplir leur responsabilité dans ce nouveau schéma ? Nous pensons que oui, n’en déplaise aux détracteurs. L’expérience le montre, les bécassiers et les bécassiniers ont ouvert la voie il y a plus de 15 ans, suivis par les sauvaginiers (ANCGE et LSF) qui recueillent chaque année plusieurs milliers d’ailes d’anatidés et de limicoles. Ces sources d’information sont incontournables.

En Europe, les chasseurs français sont aujourd’hui à la pointe du suivi des populations animales et concrètement aucune gestion ou politique de conservation démocratiquement fondée ne peut plus se faire sans eux. Certes les opposants le savent bien et tentent par tous les moyens de minimiser les apports de la chasse française en matière scientifique et technique en imposant des protocoles et des systèmes méthodologiques fondés sur des approximations. Par cette stratégie, non seulement ils font fi de la qualité de la donnée brute mais encore augmentent les biais dans l’interprétation des résultats faisant croire aux pouvoirs décisionnaires qu’avec des données massives mais non éprouvées il est possible de répondre à la complexité des processus biologiques contrôlant la dynamique des espèces.

A ce titre, la science citoyenne est devenue un concept moderne mais hautement incertain sur le plan de la rigueur scientifique. Plusieurs experts européens ont clairement démontré la fragilité de la science citoyenne, en particulier pour les espèces très mobiles et dispersives que sont les oiseaux (en résumé ça marche bien pour les amphibiens et les insectes mais c’est inexploitable pour les oiseaux). Comment imaginer qu’une telle approche, à l’inverse des nouvelles technologies, pourra ainsi servir à définir le démarrage de la migration prénuptiale chez les espèces aviaires ?  

De par leur activité et en ayant l’oiseau en main, les chasseurs sont les meilleurs contributeurs à la recherche scientifique (nos opposants le savent bien), mais il importe, plus que jamais, que cette contribution puisse être coordonnée et valorisée.

Le chasseur français ne peut baisser les bras et ne doit pas devenir le maillon faible dans la recherche scientifique car au final c’est elle qui donnera raison devant les juridictions.

Après seulement 6 années de suivi, avec l’appui des fédérations départementales des chasseurs, l’ANCGE et LSF ainsi que de multiples autres associations locales de chasse, l’ISNEA a acquis une solide capacité pour agréger et valoriser des données très importantes. Nous venons par exemple d’analyser les tendances d’évolutions de plus de 30 espèces d’oiseaux d’eau (chassables et protégées) et celle des migrateurs terrestres est en cours. Ces éléments vont nous permettre de contribuer utilement aux différentes expertises nationales et internationales pour lesquelles la FNC nous sollicite.

dissection réduite

Par ailleurs, nous traitons l’une des bases de données les plus importantes en Europe, en matière de connaissance sur la démographie des anatidés et des limicoles chassables. Le rapport sur les lectures d’ailes des anatidés est en voie de finalisation. Pour les limicoles nous achevons actuellement les autopsies des oiseaux prélevés durant la saison 2017/2018.

effectifs limicoles autopsiés 2016-2017-2018

Sur les deux saisons 2016/2017 et 2017/2018 près 2000 limicoles issus majoritairement de 6 départements côtiers, ont été traités pour le moment, la situation est globalement bonne au vu des âges et sex ratios malgré quelques différences mineures entre les deux années pour certaines espèces. Ces résultats soutiennent que le point crucial agissant sur la dynamique des populations n’est pas la composition démographique ou la survie hivernale mais bien une augmentation de la productivité. Trop peu de mesures de protections des nichées sont hélas entreprises pour favoriser un plus grand nombre de jeunes à l’envol notamment dans les pays européens qui accueillent majoritairement les populations nicheuses.

Nous appelons tous les chasseurs à renouveler leur engagement dans la collectes des ailes et des limicoles. Les correspondants de l’ANCGE et de LSF sont disposés à vous épauler  localement, n’hésitez pas à les contacter.

procédure limicoles

Pour ce qui est des retours de bagues et des observations d’oiseaux marqués, nous vous demandons de nous transmettre les informations directement via les liens Facebook ou internet de l’ISNEA (toutes espèces y compris migrateurs terrestres) ou bien via l’ANCGE, ces deux organismes ayant  signé une convention de partenariat avec la FNC (Pôle National Scientifique). 

L’opération de suivi de l’âge ratio des oies se poursuit également, nous demandons à tous les sauvaginiers de France de nous aider massivement dans cette étude. Pour cela il suffit d’envoyer sur l’adresse email de l’ISNEA (oie@isnea.eu) ou par Facebook une photographie de la face ventrale et dorsale de l’oie entière et de préciser la commune ou le département ainsi que la date de prélèvement.

photos age oies

Les études scientifiques ne peuvent devenir le monopole de certaines structures naturalistes, les chasseurs sont une force pour la connaissance et la gestion adaptative des espèces, or l’indifférence ne ferait qu’affaiblir notre position.

Merci à tous les chasseurs pour votre soutien et votre contribution active.

Le Pôle Scientifique de l’ISNEA

 

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