L’initiation de la migration prénuptiale : un processus synchronisé ?

Publié le 17 février 2016

La migration se caractérise non seulement par un changement du comportement mais également par des modifications importantes sur le plan physiologique affectant autant des processus métaboliques programmés que ceux liés au système endocrinien. En effet, les contraintes liées au vol migratoire impliquent une augmentation immédiate de la dépense énergétique durant le vol et donc de la fréquence cardiaque, une augmentation de l’activité et des contraintes musculaires, des périodes de jeûne partiel accompagné d’une diminution de l’hydratation, qui peut partiellement être compensée par la production d’eau métabolique, ainsi qu’une baisse des possibilités de repos ou de sommeil. Ainsi, les mouvements migratoires sont précédés par un ensemble d’ajustements physiologiques et biomécaniques dits préparatoires selon des processus qui sont principalement contrôlés et programmés de manière endogène par des facteurs ultimes. Tout particulièrement, les mouvements migratoires de printemps (ou « trajets de retour ») sont davantage synchronisés et rapides (concentrés dans le temps) que ceux de la migration d’automne qui elle est davantage dépendante de facteurs proximaux.

 

 

De manière plus directe, la stimulation de l’activité locomotrice associée à la migration (vols continus et soutenus) est liée à la suppression de l’inhibition de certains neurostéroïdes spécifiques. Cette action permissive est programmée de manière endogène et rythmée par des gènes « horloge » et par la variation de la photopériode via un processus endocrinien complexe. Ceci expliquerait donc que le départ en migration prénuptiale soit davantage restreint dans le temps que ne l’est la migration postnuptiale ou d’automne.

 

 

Cette année en 2016, la première oie cendrée a avoir rejoint son site de nidification est l’une de celles équipées en juin 2014 en République Tchèque avec une balise GPS financée par les chasseurs dans le cadre du programme Proceed de la FNC et dont l’ISNEA prend la suite. Alors que la migration d’automne était décalée de plus d’un mois en 2015 par rapport à 2014, la date de départ à partir de sa zone d’hivernage en Italie ne différait que de 3 jours par rapport à celle enregistrée en 2015. Ceci souligne donc bien la synchronisation de la migration prénuptiale. Nous attendons à présent les résultats des oies encore équipées de balise GPS présentes sur l’axe migratoire Nord-Ouest européen.

oie tchèque 2016

 

 

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