Les canards moins fidèles à leur voie migratoire que les oies ?

Publié le 14 octobre 2015

Les trajets migratoires des oiseaux sont classés selon 9 voies majeures de migration à travers le monde (http://wpe.wetlands.org/Iwhatfly). IMG_7955D’après les travaux menés grâce aux balises GPS posées sur des oies en Norvège notamment, il s’avère qu’une certaine constance existe dans les trajectoires empruntées périodiquement par les oies cendrées, celles-ci restant fidèles à leur voie de migration de l’Est Atlantique (Boos et al. 2013, 2014). CENDREES 3En revanche, d’après les données issues de nos 4 siffleurs, équipés eux aussi de balises GPS au printemps dernier dans le Nord de la France, 2 d’entre eux ont rejoint des sites de nidification appartenant aux voies de migrations « Mer noire/Méditerranée » et « Afrique de l’Est/Ouest asiatique ». C’est par exemple dans cette dernière zone que des foyers infectieux de H5N1 avaient été notés en août 2005 après que des origines épidémiques avaient été déclarées en janvier 2005 en Asie du Sud-Est. Il se pourrait donc que la voie de migration Afrique de l’Est/Ouest Asiatique soit une zone de rencontre privilégiée entre des canards qui peuvent se déplacer jusqu’en France, en Afrique ou en Asie de l’Est, suggérant ainsi également des échanges transversaux importants. Cela pourrait remettre en question l’évaluation de l’état démographique des populations fondés sur des schémas de recensement trop traditionnels.photo siffleur alim 2 (2)

Les dernières données nous indiquent d’ailleurs que le siffleur « balisé » situé le plus à l’Est est plus proche de la Chine que de l’Europe de l’Ouest (Boos/ISNEA). La poursuite des investigations de l’ISNEA grâce au suivi individuel continu des anatidés permettra d’aller plus loin dans la compréhension des échanges entre les grandes populations, mais aussi dans l’évaluation des risques de propagation (ou non) de maladies infectieuses si de nouvelles épidémies devaient malheureusement apparaître.

La question qui reste en suspens est de savoir si ces siffleurs passeront leur hiver en Asie ou en Afrique de l’Est plutôt qu’en Europe. Nous attendons donc la suite avec impatience….

Nous profitons de cette actualité pour remercier à nouveau tous nos contributeurs financiers habituels et ceux qui nous ont rejoint récemment (comme l’ASMCB).

 

 

 

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