Le suivi par géolocalisation des sarcelles d’hiver : un défi prometteur !

Publié le 12 juillet 2016

Comme nous l’avions supposé il y a quelques mois, plusieurs des sarcelles capturées et équipées de balises GPS dans le cadre du programme scientifique de l’ISNEA nous révèlent de nombreux secrets sur leurs choix d’habitats, non seulement au sein de leurs zones d’hivernage mais également tout au long de leurs parcours migratoires et jusque sur les zones de reproduction.

Ainsi, grâce à une acquisition GPS toutes les 2 heures, nous découvrons que l’espace vital peut varier, parfois de manière très importante en fonction des individus, laissant penser à des stratégies individuelles mais constantes dans le temps (sauf en période de migration). SARCELLES  d'HIVER MATHIEUL’apport des nouvelles technologies embarquées est indéniable comparé à des suivis par marquages traditionnels (bagues, marques nasales, …) dont souvent seulement une faible part (moins de 10%) des individus apporte des informations généralement de manière fragmentaire – la majorité des individus n’est pas revue ou recapturée et pour ceux qui le sont le nombre de positionnements géographiques est très limité – ; de ce fait les conclusions tirées le sont forcément sur un faible échantillon. Mais qu’en est-il de la majorité des oiseaux qui ne sont pas recontactés ?

Pour ce qui est des oiseaux équipés de balises GPS, la situation est bien plus prometteuse et c’est pour cette raison que l’ISNEA poursuit avec autant de conviction son programme en réseau avec d’autres structures. Certes les données issues de méthodes traditionnelles restent utiles mais les nouvelles technologies sont aujourd’hui incontournables pour mieux analyser et interpréter les idées anciennes et pour approfondir et consolider de nouvelles connaissances sur le comportement des oiseaux, de jour comme de nuit. Sur ce point aussi la communauté scientifique devra encore évoluer, ce qui reste un autre défi de taille plus ou moins complexe, car cela suppose une remise en question d’anciens prérequis (cf. le cas des oies, ….).trajet sh41

Sur l’exemple joint, vous pourrez constater le déplacement d’une des sarcelles d’hiver équipée d’une balise GPS l’hiver dernier dans le Sud de la France grâce au concours de la FDC30 et 34 et des gestionnaires de réserves. Sur cet individu qui a effectué près de 4000 km pour se reproduire dans le Nord-Ouest de la Russie nous avons pu collecter environ 2000 positions GPS à ce jour. Les autres sarcelles capturées et marquées dans la même zone ont utilisé des voies migratoires diverses et toutes se sont rendues sur des zones de nidification situées dans les pays baltes, la Russie, la Biélorussie ou en République tchèque. L’ensemble des données recueillies à ce jour est très utile quant aux réflexions sur la gestion durable des espèces à l’échelle internationale. Par ailleurs, l’ensemble des paramètres mesurés nous permet d’être très confiants dans les méthodes employées.

Nous remercions toutes les FDC membres de l’ISNEA ou non adhérantes (FDC17, FDC30, FDC34, FDC66,…) ainsi que nos mécènes (Sauvagin’, Rivolier, Nuticia, Gabion Unlimited, ….) et plusieurs associations spécialisées (ANCGE, ASMCB50, ASVS59, ACDPM Baie de Somme, ACDPM Baie de Seine….) qui soutiennent fidèlement nos efforts dans ce domaine. Actuellement, nos travaux s’appliquent à l’étude des déplacements spatio-temporels de la sarcelle d’hiver, du canard siffleur, du courlis cendré, de l’huitrier-pie et de l’Oie cendrée. Pour ceux qui souhaitent soutenir ou parrainer totalement ou partiellement une ou plusieurs balises il suffit de nous adresser votre don via le bouton « soutenir l’ISNEA ». Par avance nous vous en remercions.

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